Peut-on faire un trail sans entraînement ?
Par Anne-Catherine
Bruno et moi avions pris un dossard pour le 40 km du trail de la Drôme, un trail de début de saison plutôt roulant mais avec tout de même plus de 1 700 m de dénivelé.
Ce trail devait nous permettre de d’entamer notre saison « course ».
Malheureusement je me blesse le 1er janvier en courant dans le désert, enchaine les séances de fractionné qui n’arrangent rien et le verdict tombe fin février : périostite du tibia à un stade avancé donc interdiction formelle de courir.
La blessure plus une addiction croissante au crossfit font que Bruno et moi ne courront en tout et pour tout que 10 km entre le 1er Janvier et le 17 Avril, date du trail …
Pas le scénario idéal pour s’aligner sur un 40 km !
Beaucoup nous conseillent d’ailleurs de ne pas nous aligner (d’autant plus que ma périostite est encore convalescente).
Deux écoles s’affrontent en effet :
- L’école classique qui dit que pour préparer un trail en course à pied, il faut courir et préparer son corps à un effort long en endurance, donc courir, nager, faire du vélo (enfin surtout courir)
- Et puis ceux qui remarquent que le Crossfit que nous pratiquons journalièrement est un sport complet qui pousse le sportif dans ses derniers retranchements, muscle, permet un travail en endurance et en explosivité … bref est un bon entraînement pour les ultras
Bruno et moi étant joueurs, nous décidons d’y aller et prenons notre dossard … Et Comme nous ne sommes pas raisonnables, nous faisons une séance de Crossfit le Vendredi à base de squat chargé, de boxjump, et de fentes.
Côté alimentation, ce n’est pas mieux puis que nous mangeons des pizzas avec les enfants la veille de la course
Bref tout pour ne pas réussir !
Le pari est donc là: peut-on réussir un trail de 40 km sans entraînement ?
La réponse tient en une phrase : oui !
Bruno et moi bouclons le trail sans trop de difficultés et sans trop de courbatures dans les jours suivants. La progression en montée est facile même sans bâtons et je constate avoir beaucoup progressé en descente, ce qui était mon gros point faible (merci les séances d’haltéro qui ont permis de muscler mes cuisses)
Cerise sur le gâteau : Bruno qui souffre habituellement de troubles digestifs en course ne connaît pas la même mésaventure cette fois-ci (est -ce lié à l’absence de stress ? A un rythme cardiaque moins élevé ?… mystère et boule de gomme).
En revanche, l’entrainement de Crossfit 2 jours avant la course est vraiment à déconseiller ! Dès les premiers km, nos mollets piquent et nous avons vite mal aux lombaires. Il nous faudra plusieurs kilomètres pour trouver notre rythme de croisière qui avouons-le n’est pas très élevé !
Alors faut il pour autant arrêter de s’entrainer ?
Bien sûr que non ! Le trail de la Drôme reste un trail assez court avec un dénivelé –dirons nous- « raisonnable ». Il est clair qu’il est impossible de partir sur un trail trop long sans un minimum de « caisse » ou de foncier !
En d’autres mots : cela passe pour cette fois, mais de justesse !
J’ai beaucoup apprécié le trail de la Drôme. Le paysage est magnifique avec une vue sur les dentelles de Montmirail et le rocher Saint Julien … et le Mont Ventoux en horizon !
Malgré une réputation « roulante » il s’agit quand même d’un trail exigeant avec des portions bien raides et des petits « tape culs » qui raviront les amoureux de grimpes.
Le trail consiste en 2 boucles : une d’un côté de Buis-les-Baronnies et l’autre en face, ce qui permet d’être acclamé à mi-course quand on passe dans la ville ! Sympa pour le moral !
350 coureurs sur le 40 km donc on ne se marche pas sur les pieds. Nous avons fait de nombreuses portions seuls, et ça c’est vraiment appréciable, d’autant plus que le balisage est topissime ! aucun risque de se tromper : bravo aux bénévoles, et au ravitaillement très complet !
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