TGV 2014
Date : 5 & 6 Juillet 2014
Distance : 72 km
Dénivelé : 3 800 D+
Points UTMB : 2
Finisher : Sylvain, Laurent, Patrick, Thierry
Résultats
La galerie photos
Site de la course > http://trailsvanoise.wix.com/pralognan
Auteur de l’article: Sylvain
Vendredi 4 juillet 2014 : çà se précise
Départ de Villennes vers 6h30 pour Pralognan la Vanoise.
Etonnement Patrick est assez cool sur le champignon, pas plus de 140… (petite forme ?)
Laurent se projette déjà sur l’après TGV (simple formalité pour lui) à savoir le GRP-Ultra… Patrick ronchonne à l’évocation de ce nom !
Pour Thierry c’est ronflette jusqu’à Macon, les derniers jours ont été pauvres côté sommeil… et les prochains le seront également.
Challenge pour Sylvain = Finir ce TGV ! et oui, pour être pleinement intégré à ZeTeam et bien… Bref !
Arrivée à Pralo vers 14h, direction les Fontanettes : derniers réglages prépa alimentaire : des Diots de Savoie pour Laurent (voir photo).
Le soir re-réglages alimentaires : pâtes spécial TGV à la Ripaille après le ¼ de finale France Allemagne, 0-1 çà plombe l’ambiance mais on savait l’Allemagne plus forte.
Samedi 5 juillet : la pression monte
Petite montée au-dessus de Champagny : 5/600 M+ pour un picnic à environ 2000M sous la face nord de la Grande Casse.
Faut s’acclimater qu’y disent mes 3 loustics, multiples finishers de trucs improbables genre UTMB, TDS et j’en passe.
Récup des dossards, débrief de course : « Amis Trailers : répétez après moi le parcours : Refuge du Col de la Vanoise, Blockhaus (attention aux pierriers suivre les cairns), refuge de l’Arpont, refuge de Plan Sec, éviter le col de la Masse, Col du Barbier, refuge de l’Orgère, Col de Chavière, Refuge Peclet Polset, Pralognan » : soit 72km 3800 + et –, Altitude moyenne aux alentours de 2200, point le plus élevé Chavière à 2790.
Fastoche…
Une fois passé l’Orgère t’as plus le choix faut aller au bout. Si tu renonces c’est retour en bus : descente de la Maurienne et remontée de la Tarentaise ! C’est joli… Mais c’est long.
On retrouve Luc et Jean Christophe de vrais montagnards habitués des cimes ! Ils ont fait le Mont Fuji, la Maxi Race…
Dernier repas, préparatifs, la nuit sera courte le départ est avancé d’1 heure à cause d’un potentiel orage sur le col de Chavière en fin d’après-midi (je le sens bien pour ma pomme celui-ci).
Dimanche 6 juillet : Y’a plus le choix
3h05 : Dring ! putain qu’est-ce que j’fous là …
4h sur la ligne de départ : Pan ! Faut y aller : les 6 sont motivés.
Départ pour 1000M+ la file des trailers s’étire dans la nuit, on passe le village, on entre dans la forêt, on passe les fameuses Fontanettes mais l’auberge est fermée, pas de Diots pour Laurent !
L’avant course est déjà lointaine, inatteignable. Plus bas, à notre niveau, LPL se détachent petit à petit tandis que T, JC et S suivent quelques mètres plus bas.
On traverse les différents étages alpins, lentement, surement. Une brise nocturne nous caresse, rafraichie par les glaciers.
Les premières lueurs de l’aube accentuent le côté irréel de l’instant.
Puis survient la traversée du fameux lac des vaches, on marche sur l’eau comme le gars super connu, l’autre JC
On éteint la frontale et on entame le tronçon final de cette montée vers le refuge de la Vanoise dit aussi « Félix Faure » construit en 1902 et ainsi nommé en l’honneur de l’ancien Président français qui franchit le col lors de manœuvres militaires en 1897.
Au Nord Est : la Pointe Matthews et la Grande Casse. Deux cordées sont dans le glacier des Grands Couloirs, (La Grande Casse avec ses 3855M est le plus haut sommet de Savoie, sa première ascension fut réalisée par William Matthews, Michel Croz et Etienne Favre le 8 août 1860) : surement des grands malades ces gars-là…
Il est 5h35/40 premier ravito bien mérité à 2500M, Col de la Vanoise (point KM 7,5 ; barrière 6h), le groupe des 6 se regroupe en 5, T fidèle à son habitude démarre à son rythme et passera quelques minutes plus tard : notre « roc imperturbable » aime à flirter avec les barrières horaires…
C’est beau mais pas question de trainer : L nous lance son désormais légendaire « j’avance doucement »… Je crois entendre P bougonner.
Alors, quelques fruits secs un peu d’eau, du coca 2 ou 3 tucs un bout de comté et go.
Parcours en balcon descendant, çà fait du bien de se dégourdir les jambes. En face, plein Est, le Vallon de la Leisse remonte puis oblique au nord vers Tignes (mais c’est pas pour nous aujourd’hui), on passe le Blockhaus et ce fameux pierrier ! Nous sommes environnés par une vraie collection de plus de 3000M. Plein jour, le soleil commence à flirter avec les montagnes.
Petite glissade de JC sur le passage en corde sur un névé. Pas de bobos.
Les sentiers de balcon faut pas croire, çà suit pas les courbes de niveaux. Çà monte ou çà descend, là c’est plutôt descendant et on arrive àl’Arpont 2nd ravito juché à 2200M, 21ème kilo. Il est environ 7h40 (barrière 8h30).
Petit grignotage et on repart, même P est pressé… Tout fout l’camp !
Le peloton est désormais très étiré mais on ne court pas tout seul. Où en est la tête de course ? Surement très loin déjà.
Le groupe des 5 est à peu près là, T à quelques encablures.
Les jambes et les sensations restent bonnes.
Notre prochaine cible est à 15 km il y a environ 1000M+ sur ce tronçon et autant de négatif.
Tronçon magnifique axé plein sud, à notre droite au-dessus de nous, jouant à cache-cache avec le relief, les glaciers de la Vanoise (plus grande calotte glacière d’Europe disent-ils à Pralognan,) à notre gauche la Maurienne dont on peut admirer depuis notre balcon une large fraction de Lanslebourg Mt Cenis (très beau trail en août sur le versant opposé vers l’Italie) vers l’Est jusqu’à Modane plus au Sud et vers l’Ouest…
LB se détache, suivent LS, P et S et enfin JC et T, le tout sur moins d’un kilo linéaire dirais-je.
L’arrivée à Plan Sec se mérite, au-dessus des Plan d’Aval et d’Amont, les retenues d’Aussois. Beaucoup de monde et pas que des trailers.
3ème ravito, 36ème kilo juché à 2300M. Il est environ 11h15 (barrière 12h)…
LB est si pressé qu’il en oublie ses bâtons en repartant. Il fait du rab…
P remplit sa poche à eau d’eau gazeuse, il va devoir dégazer un peu plus loin.
Çà repart, pas (trop) de repos pour les braves. Prochain tronçon à environ 12 km avec 900M négatif et 500 montants. On contourne les plans d’Aussois, superbes, et on pique plein sud.
L et L se détachent, puis P à partir du pont de la Sétéria (jonction vers le col d’Aussois plein nord et la Pointe de l’Observatoire, un 3000 intéressant offrant une vue dégagée sur 360° et notamment les glaciers de Gébroulaz, au-dessus de Val Tho et ceux de la Vanoise).
Belle montée après ce pont, je perds de la distance sur le groupe LPL puis on oblique Sud vers le Col de Barbier derrière lequel on s’axe plein Ouest pour descendre sur l’Orgère.
Grosse descente, plus habitué, il fait chaud, les crampes sont proches, la nausée est là, on se retrouve dans la forêt, la descente n’en finit plus, enfin et après s’être tapé un beau petit mur qui me sèche littéralement les cuisses, finit par émerger le fameux refuge de l’Orgère, avec comme il se doit une arrivée montante.
A un moment alors que les 6 crapahutaient sur ce tronçon, le premier de la course en finissait à 12h20. Et oui nous étions environ à mi-course… Plusieurs courses en 1 pas de doute …
Bref, j’entre en solo à l’Orgère, LPL sont là déjà prêts à repartir, bouillant comme des braises, pour en découdre avec la dernière difficulté et non des moindres. L’Orgère : 4ème ravito (47,5ème kilo, point le plus bas de notre périple hors Pralo à 1910M. Il est environ 14h15 (barrière 15h)…
Là je suis en vrac, physiquement et mentalement.
Mais j’ai la lucidité de ne pas rendre mon dossard à la tonitruante Nathalie qui attend les trailers en perdition pour finir de leur saper le moral avec son histoire sur le Col de Chavière et ses orages de fin d’aprèm… c’était pourtant pas l’envie qui me manquait mais un sursaut d’orgueil m’en empêche.
J’essaie de m’alimenter, dur, seule l’eau claire se laisse ingurgiter. C’est déjà pas mal.
Je m’allonge dans l’herbe, c’est top cool… je cogite : repars, repars pas …
T arrive, puis JC. Petit conciliabule, je vois dans les yeux de mes camarades qu’il n’est pas question que je reparte en bus par la Maurienne ! Mais me serais-je vraiment arrêter ? pas sur …
Je leur dis la phrase légendaire de LB : « j’avance lentement… vous me rattraperez dans la montée vers Chavière ».
Le lentement n’a jamais été aussi exact …. Il durera jusqu’au sommet du col de Chavière… 2 ou 3 h plus tard.
1er tronçon, dont la belle Nathalie disait qu’il était très dur : et il l’est, mais néanmoins c’est suite au replat que les choses se compliquent :
Tout là-bas loin vers le nord, des névés qui ont l’air énormes même de si loin, se posent là au travers du chemin, bien décidés à m’empêcher de rejoindre ce foutu col. J’en chie, J’ai plus de souffle, je m’arrache, je passe ces névés glissants et je franchis enfin ce maudit col. Pause 2’, Tarrive, pas de JC, il monte à son rythme.
On repart. Vestes s’imposent, il fait plus frais et les névés seront encore nos compagnons de route. Glissades incontrôlées.
Redescente vers Péclet / Polset, 4ème ravito (54,5ème kilo, 2400M. plus de barrière ici…
T à la forme. On repart ensemble sur 2 ou 3 kl et je lui dis de finir à son rythme, il part tranquillement, se détache, je ne le vois bientôt plus. Pour moi c’est un mix marche et de temps en temps petite foulée de course (très petite).
Il reste environ 14km, une longue descente, très longue, il faut arriver avant 20h (limite de course).
Ce sera fait à 19h40’23’’ précisément. Contrat rempli. Pas mécontent de le finir ce TGV !
LB est là pour l’accueil, puis je vois P, LS et T assis à une table.
JC arrivera quelques minutes après moi.
Quelques commentaires, congratulations. On voit que les organismes ont été sollicités. Les têtes sont un peu hagardes. L’après course sera compliquée (désalimentation réussi mais réalimentation impossible pour S).
Par contre P va savourer ses rillettes, sa pizza et son ¼ de rouge à la Ripaille… Il a raison faut se ressourcer !
Au final un très beau week-end de sport et 6 finishers sur 6 partants (à souligner) ! Dans l’ordre :
- Laurent : 267è – arrivé à 19h17’22’’ en 15h15’29
- Patrick : 268è – arrivé à 19h17’26’’ en 15h15’33
- Luc : 269è – arrivé à 19h17’29’’ en 15h15’36
- Thierry : 278è – arrivé à 19h26’14’’ en 15h24’21’’
- Sylvain : 289è – arrivé à 19h40’23’’ en 15h38’34’’
- Jean Christophe : 294è – arrivé à 19h50’12’’ en 15h48’19’’
Sur 301 classés et nombre d’abandon (70 env.)…
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