Une nouvelle expérience pour ZETEAM: serre-file sur le tour des Fiz 8 refuges 2016
Sur une initiative de Thierry, l’équipe ZETEAM se porte volontaire pour être serre-file sur le trail des Fiz 8 refuges, 60 km / 5 000 m de dénivelé.
Une première expérience pour nous tous (d’habitude en course, nous évitons à tout prix les serre-files, la fameuse voiture balais qui annonce que l’on risque d’être hors délai), mais qui nous motive au point de venir spécialement de la région Parisienne à Plaine Joux pour l’occasion !
L’organisation
Nous nous séparons en 2 équipes :
Bruno, Anne-Catherine et Christophe sont sur le premier tronçon jusqu’à Salvagny avec quelques très beaux passages bien raides comme la montée vers le désert de Platé. En prime, une grosse partie de débalisage, le tout agrémenté d’averses … Nous y arriverons à 13h00 avec le dernier coureur, largement hors délais, mais heureux de finir en courant (enfin en trotinant).
Une seconde équipe composée de Thierry, Laurent et Frédérique est partie à pied depuis Plaine Joux pour attendre au départ de Salvagny d’où elle part à 11h30 après la fermeture de la barrière horaire. Elle a pour mission de grimper au refuge de Grenairon (et ce n’est pas une mince affaire car les coureurs sont bien entamés par la premier tronçon et la pluie qui a mis à mal les organismes) et de ramener les derniers jusqu’au bas de la descente, ou se trouve la seconde barrière horaire à 14h30. La voiture balai sera importante car une quinzaine de concurrents arriveront hors délai et devront être ramenés vers Salvagny.
Bruno et Anne-Catherine partent à 14h30 de la barrière horaire derrière les chanceux qui ont passés de justesse le couperet. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le rythme est lent… très très très lent … C’est en marchant au ralenti qu’ils arrivent au refuge des Fonts où l’ensemble de l’équipe serre-file se reconstitue.
De là nous partons tous ensemble. L’orage se déclenche, sur ordre du PC course nous devons partir à la poursuite de concurrents mal en point que Thierry, Laurent et Bruno raccompagneront jusqu’au refuge des Fonts pour qu’ils puissent être rapatriés en voiture. Nous entamons l’ascension finale sous une pluie battante et fermons le refuge Alfred Wills (évacuation en hélico de deux coureurs) pour partir vers le refuge de Moëde Anterne. Au passage, nous débalisons car compte tenu du temps exécrable il ne sert à rien de renvoyer des bénévoles en montagne dans la nuit.
Arrivée à Plaine Joux avec le dernier concurrent (assez peu reconnaissant mais peu importe) !
Au final nous les serre-file, avons parcouru 50 km et grimpé 4 000 m de dénivelé, qu’il a fallut redescendre bien entendu ! 18 heures sur le terrain pour une très belle expérience, riche de rencontres humaines.
Ce que nous en retiendrons
Un grand respect pour tous les bénévoles vraiment géniaux que nous avons rencontrés. Ils sont souriants et gèrent les états d’âmes et les petits bobos des pelotons. Sachez-le, eux aussi ont froid, se lèvent tôt, vivent comme vous les aléas de la course et le mauvais temps !
Nous voyions également la course autrement. Nous étions d’avis que l’important était de finir coûte que coûte et avions du respect pour ces coureurs de fin de peloton qui franchissent la ligne d’arrivée en titubant. Cette expérience nous fait voir les choses différemment. Car un coureur qui traine la patte, c’est une organisation qui s’inquiète, des fermeurs et des secouristes qui risquent de passer la nuit dans la montagne, des chefs de postes qui doivent tenir le ravitaillement encore quelques heures…
Même remarque sur le matériel obligatoire souvent manquant … que dire lorsqu’on voit un coureur sans couverture de survie, ni téléphone, ni vêtement de pluie alors que les conditions météos sont exécrables ! hé les gars, vous n’êtes pas Kilian et ne vous attaquez pas au record d’ascension du Mont-Blanc !
Etre serre-file cela fait parfois de la peine. Nous croisons des coureurs déçus car ils veulent vraiment finir la course et se trouvent hors barrière horaire parce qu’ils ont été moins bien à un moment ou à un autre. Cela fait mal au cœur de devoir les arrêter… et il faut le dire, nous croisons des gens vraiment sympas !
Message aux râleurs de la course (parce qu’il y en a quand même quelques uns)
Alors oui, Messieurs les râleurs vous avez effectivement payé votre inscription et avez le droit de profiter de votre course mais pas à n’importe quelle condition …
- Nous sommes dans des courses de montagne et la nature ne va pas être transformée en autoroute de rubalise pour éviter que vous ne perdiez une seconde à chercher votre chemin. Ouvrez les yeux, vous profiterez du paysage !
- Si on vous arrête en course, c’est que continuer peut vous mettre en danger ou mettre en danger les autres (tous ceux qui attendent sans rien dire que vous passiez)
- Hurler sur un bénévole ne va pas vous permettre d’arriver plus vite ou de finir la course (il aurait mieux fallu vous préparer, mieux vous alimenter ou plus vous couvrir …)
Conseils pour ceux qui ont envie d’être bénévoles
Franchissez le pas ! C’est une magnifique expérience qui permet de partager des moments intenses. Cela va vous faire prendre du recul sur votre propre pratique sportive.
Pensez à prendre un sac de grande contenance et des vêtements de rechange. Un bénévole reste très longtemps dehors dans le froid (rien à voir avec une expérience de course, on bouge moins).
Remerciements
A Cynthia de l’office du tourisme de Passy Mont Blanc pour son sourire permanent qui a géré de main de maître, de pro, cette journée avec tous les aléas rencontrés ! A tous les bénévoles qui ont donné de leur temps, à la logistique (miam la fondue à Moëde Anterne et les pâtes Bolognaise à l’arrivée) !
Et bien sûr un immense Merci à Thierry pour nous avoir fait vivre cette belle expérience.
A renouveler sans hésitation !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.