Chroniques des Fiz 2014 par Thierry
Date : 27 Juillet 2014
Distance : 61 km
Dénivelé : 5 000 D+
Points UTMB : 2
Finisher : Thierry
Le Site de la course
Le parcours de la course (fichier PDF)
Auteur de l’article: Thierry
Avec une clôture des inscriptions en Mai et un agenda bien rempli pour tous, je me retrouve seul pour ce parcours exigeant du trail des Fiz 2014, les collègues de ZeTeam ne pouvant se joindre pour cette excursion haute savoyarde. C’est ma 3ème édition. Cette année, la course sponsorisée par Quechua, merci pour le tee-shirt bleu canard… est renommée « Trail des 8 refuges ». Distance de 61km, mais surtout 5000m+, donc un rapport dénivelé /distance bien lourd. Il va falloir de la cuisse ce dimanche 27 Juillet 2014.
Je change de logistique la veille de la course, retire les sièges arrières de la voiture, ajoute un matelas et le duvet, me voila prêt pour passer une bonne nuit à Plaine-Joux, à quelques mètres du départ.
Bon plan, et je dors comme un bébé jusqu’à ce que le flux des trailers du matin arrive et se gare à coté.
Je saute dans la NOK, puis dans les chaussettes puis dans les chaussures. Ready.
Dawa Sherpa en phase de rétablissement après sa blessure de l’an passé et Sébastien Chaigneau en récup ne seront pas au départ, mais bien présents pour les interviews:
Nous voici donc sur la ligne de départ à 5 :00, beau temps, même pas frais, idéal pour une journée de sport en montagne. Il fait encore bien nuit et nous mettons les frontales pour la descente que nous entamons de suite après le départ.
Il est tombé des trombes d’eau ces derniers jours et aujourd’hui on va ramer. Ça va faire les affaires de Jean-Christophe Bette, avec un titre de champion olympique et cinq titres de champion du monde, il est le rameur le plus titré de l’aviron français. Il finira 2eme, quelques heures devant moi…
Départ en descente donc, le long des sanatoriums des cotes de Passy. C’est tellement bon d’être en bonne santé.
Petite intersection de Charbonnières où nous repasserons dans 2 heures après la boucle du refuge de Varan et la descente continue. Stopppp, je préviens les gars devant qui partent plein pot dans la pente, le chemin est mal indiqué ici et prend une petite sente à droite. Je viens de gagner 20 places… Virage à droite donc, et la première montée commence jusqu’à Varan en passant par son décollage parapente bien connu, le plus beau de Haute Savoie, ça ressemble au papier d’emballage Milka, la couleur mauve en moins pour la vache… .
Je shunte le ravito de Varan, il me reste de l’eau et je n’ai pas encore faim.
Je tourne la tête à droite vers la vallée. Trop beau.
Descente, Charbonnière again et vlan, la montée très raide vers le refuge du Désert de Platé, en regardant vers le haut on se demande même par où va passer le sentier ?
et finalement oui, ça passe et on débouche sur le plateau du désert de Platé. J’ai fait la montée dans le même rythme que Franck, Jérôme et Fred et nous passerons finalement la journée en faisant l’élastique avec quelques centaines de mètres d’intervalle max, tous dans le même rythme.
Platé c’est beau et accueillant. Pas vrai Patrick ?
La preuve.
Je remplis la poche à eau, fruits secs, un coup de coca, direction la courte mais raide pente du col de Portette, dans le nuage qui monte des pentes. Col de Portette, sommet du trail à 2345m, une belle cloche de clarine nous accueille, Jérôme en finis ici avec cette bonne « patate » jusqu’au col.
J’ai maintenant mon rythme de croisière diesel V2, beau temps, pas de bobo, tous les compteurs sont au vert.
Ça file soft vers les Chalets de Sales, j’avale les kilomètres facilement dans cette section « à vaches »
N’empêche, la barrière de Salvagny est un peu raide, donc je ne chaume pas dans la descente en faisant toutefois attention aux glissades dans la boue et les plaques d’ardoise humides. Je finis le dernier kil avec Franck (02 Aisne), on discute le coup et gérons la foulée de cette très longue descente.
Bon, maintenant le gros morceau de la journée avec la montée vers le refuge de Grenairon, 1200m+ bien raide. Je fais le plein de carburant et j’attaque dans la bonne humeur et une fraicheur bien agréable. Je fais la montée avec Fred et Jérôme, un couple de trailers du 74, Jérôme a un beau CV, UTMB, GRR et autres. La miss envoie sérieux dans la montée malgré une grosse toux qui lui met les poumons à vifs et monsieur est un métronome. Ça me va bien, j’emboite le pas, je finis même assez fort jusqu’au refuge de Grenairon.
Pas de temps à perdre en haut, il fait d’ailleurs un peu frisquet et après un contrôle de sac réglementaire, tout est réglo, j’attaque la descente. J’ai joué la souris (ou plutôt le rat du Parc des Princes, Ici c’est Paris !) au ravito et je grignote mes vivres dans la descente, un morceau de fromage par ci, une tranche de sauss par là et je finis au chocolat. Au moins je ne me refroidis pas et chaque pas me rapproche.
Bas de la descente et virage à gauche, Franck me rejoint et on attaque la montée cassante vers le refuge des Fonds. Un petit contrôle chrono et médical dans le virage:
- « les gars c’est bon pour la suite, pas de bobo ? pas trop fatigués ? «
- « On est nickel, finishers nous serons. Pour le podium, c’est encore jouable ? »
- « Vous reste 21 km et 2000m+ en 15 minutes. A vous de voir… »
Sur la carte, la piste parait plate, mais en fait c’est bien nerveux et cela dure 1 heure. Et puis tous ces gens qui te souhaitent « bon courage » par-ci « bravo » par-là. Je finis par manquer de salive pour répondre. Vivement la fin d’aprèm pour avoir les sentiers que pour nous. Ça va venir…
La course se durcie, on croise un trailer qui fait demi tour, cramé.
Arrivée au refuge des Fonds. Lieu de villégiature pour bovins et qui porte bien son nom. Je ne m’attarde pas, la suite est costaud.
Ciel bas, humidité mais sans pluie, sentier un peu défoncé par les orages, la montée vers Anternes se gagne aux mollets mais belle gratification en arrivant au lac, zénitude absolue. Une famille avec 3 jeunes enfants arrivent en même temps que nous sur les rives du lac à 2000m d’altitude. Ils vont camper ce soir dans ce lieu hors du temps. Il y a fondue au repas de soir. On peut faire ravito chez vous ?
Allez, derniers efforts et voici le col d’Anternes, dans la brume, on ne va pas s’attarder ici, plus que de la descente maintenant.
Petit stop et dernier ravito au refuge d’Anternes et on attaque dans le vallon final. Attention les gars, ça glisse fort dans les ardoises et le ravin est profond. On gaffe dans les marches métalliques, ce serait dommage de faire hélico ici.
Un beau gros male bouquetin nous bloque le sentier … allez gros, bouge toi.
Lac vert, qui porte bien son nom et dernier kil en montée pour la troupe. Franck qui fete son premier gros trail nous mets une petite mine dans la dernière ligne droite et nous lui laissons volontiers ce plaisir. Speaker et sono nous accueille avant la boisson de récup houblonnée bien méritée.
Une très belle journée de sport, 15h29 pour 61km et 5000m+, dans la bonne humeur et la cordialité.
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